The Bean

La fève

Maurice Donnay (1859-1945)

On Twelfth Night, the French enjoy 'la galette des Rois', a flat cake of almond paste (frangipane) containing a 'bean'. The person who gets the bean wears the crown.
La fève
Tu nous dindonneras encor plus d'une fois, Chère âme, et près des tiens nos moyens sont infimes. Je me souviens toujours d'un dîner que nous fîmes, Un beau soir, dans Auteuil, à la porte du Bois Et tu faisais de l'œil à ton voisin de face, Et tu faisais du pied à tes deux amoureux A gauche, à droite, et ton amant était heureux, Car tu lui souriais tout de même avec grâce. Ah ! tu n'es pas la femme aux sentiments étroits Qu'une fidélité trop exclusive gêne. Entre tous, Pierre, Jean, Jacques, Alphonse, Eugène, Tu partages ton cœur comme un gâteau des Rois. Et, si grand est ton art, aimable fille d’Ève, Que chacun se croit seul à posséder la fève.
The Bean
You’ll stitch us up again, and more than once, Dear soul: compared to you, we haven’t got the means. I can’t forget that dinner one fine night: we were Out in Auteuil, just where you get into the Bois. To the sitting-opposite guy, you gave the eye, Played footy-foot with the two who fancied you, To left and right; your lover was in clover, As you anyway gave him a smile with lovely style. You’re not a woman prone to narrow sentiments, Whom high fidelity might inconvenience. Between all these, John, Peter, James, Eugene, Alphonse, You share your heart out like a Twelfth Night frangipane. And so great is your art, delightful feminine, That each one thinks himself sole owner of the bean.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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For a Menu

Para un menú

Manuel Gutiérrez Nájera (1859-95)

Para un menú
Las novias pasadas son copas vacías; en ellas pusimos un poco de amor; el néctar tomamos... huyeron los días... ¡Traed otras copas con nuevo licor! Champán son las rubias de cutis de azalia; Borgoña los labios de vivo carmín; los ojos obscuros son vino de Italia, los verdes y claros son vino del Rhin. Las bocas de grana son húmedas fresas; las negras pupilas escancian café; son ojos azules las llamas traviesas, que trémulas corren como almas del té. La copa se apura, la dicha se agota; de un sorbo tomamos mujer y licor... Dejemos las copas... ¡Si queda una gota, que beba el lacayo las heces de amor!
For a Menu
Each lass in our past is one more empty glass: We poured in a measure of love; We drain down the nectar, we let the days pass... Bring on others! New savours we’ll prove. Champagne are the blondes of azalea sheen, Crimson lips are a Burgundy wine; Dark eyes are Italian, grand Hippocrene, Pale green are the taste of the Rhine. Red mouths are fresh strawberries; coffee conspires From eyes black as night to flow free; Blue eyes are the wayward, the frolicsome fires, The shimmering spirit of tea. The goblet runs dry and good fortune runs down. Wine and women! One draught is enough. Farewell to our cups! Should a droplet remain, Leave to lackeys the leavings of love!
https://www.youtube.com/watch?v=B0n0jEhp4JI https://www.youtube.com/watch?v=EIW_2Oe6m0Y

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Green

Green

Paul Verlaine (1844-96)

After deserting his wife for Rimbaud, wounding Rimbaud, released from prison: he writes to his wife...
Green
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous. Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux. J'arrive tout couvert encore de rosée Que le vent du matin vient glacer à mon front. Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée Rêve des chers instants qui la délasseront. Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête Toute sonore encore de vos derniers baisers ; Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête, Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Green
Here are fruits and flowers, here are leaves and fronds And here is my heart, only you can make it beat. Don’t tear it to pieces with your two white hands! To your beautiful eyes may this humble gift be sweet. I come before you still all covered with dew That was frozen on my brow by the morning breeze. I lay my fatigue at your feet, in the hope that you Will permit it to dream of imminent remedies. Allow my head to loll on your youthful breast, Still ringing with your kisses when they are strewn; Let it find peace when the pleasant storm is done, Let me sleep awhile, for you will be taking your rest.
Copyright © Timothy Adès Debussy, Hahn, Fauré : Teresa Stich-Randall, soprane: https://www.youtube.com/watch?v=CqFhD9vuZQA Fauré : Gérard Souzay : https://www.youtube.com/watch?v=ZDzdzjIFiqg Léo Ferré : https://www.youtube.com/watch?v=biy9NwOzz64 Julos Beaucarne : http://mimiclectik.canalblog.com/archives/2018/02/14/36117763.html

Translation: Copyright © Timothy Adès

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My Familiar Dream

Mon rêve familier

Paul Verlaine (1844-96)

Mon rêve familier
I often have this strange and striking dream: Some woman, whom I love, and who loves me; Loves me and understands; not utterly Different each time, not utterly the same. She understands me, she alone, and clears My clouded heart, uncomplicated now For her alone; my damp and pallid brow She, she alone, can freshen, with her tears. Her hair: brown, blonde or auburn? I don’t know. Her name resembles music sweet and low, Like names of loved ones Life has sent away; Her gaze is like a statue’s, and her tone Of voice is distant, calm, and grave: you’d say, Like those dear voices that are hushed and gone.
My Familiar Dream
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Published 2013 in Cantalao 1.1, a magazine devoted to Neruda

Translation: Copyright © Timothy Adès

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The Secret

Le Secret

Armand Silvestre (1837-1901)

An ‘X’ (a graduate of the École Polytechnique), he was an Inspector of Finances, one of the highest officials in France. His drama Henry VIII was set to music by Saint–Saens, and a sacred stage work was set by Gounod. He wrote five illustrated volumes on the nude in art. Set to music by Fauré.
Le Secret
Je veux que le matin l'ignore Le nom que j'ai dit à la nuit, Et qu'au vent de l'aube, sans bruit, Comme une larme il s'évapore. Je veux que le jour le proclame L'amour qu'au matin j'ai caché, Et, sur mon coeur ouvert penché, Comme un grain d'encens il l'enflamme. Je veux que le couchant l'oublie Le secret que j'ai dit au jour, Et l'emporte, avec mon amour, Aux plis de sa robe pâlie!
The Secret
O may the morn never know it, the name that I spoke to the night: may it vanish mute as a tear-drop on the breeze of the early light. O may the noonday proclaim it, the love that I hid from the morn: may it light on my heart, laid open; may my heart like an incense burn. O may dusk forget my secret, forget what I told to the day: in its robe’s pale folds may it carry my love and my secret away.
Published in AGENDA Poetry & Opera 2014

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Chinoiserie

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French

Chinoiserie

THÉOPHILE GAUTIER (1811-72)

Ce n’est pas vous, non, madame, que j’aime, Ni vous non plus, Juliette, ni vous, Ophélia, ni Béatrix, ni même Laure la blonde, avec ses grands yeux doux. Celle que j’aime, à présent, est en Chine ; Elle demeure, avec ses vieux parents, Dans une tour de porcelaine fine, Au fleuve jaune, où sont les cormorans ; Elle a des yeux retroussés vers les tempes, Un pied petit, à tenir dans la main, Le teint plus clair que le cuivre des lampes, Les ongles longs et rougis de carmin ; Par son treillis elle passe sa tête, Que l’hirondelle, en volant, vient toucher, Et, chaque soir, aussi bien qu’un poète, Chante le saule et la fleur du pêcher.
Chinoiserie
Madam, you’re not my love, and nor are you, Beatrice, nor you, Juliette, nor you, Ophelia; nor yet, with her great, soft eyes, golden Laura. In China at this very hour, seeing her parents, is my lover, in a fine porcelain china tower, with cormorants, on the Yellow River. Eyes at the temples gathered in; long finger-nails, emblazoned gules; paler than lamps of brass, her skin; feet, in my safe hands, minuscule. Out through the lattice comes her face, brushed on the wing by veering swallow. Each evening she with poet’s grace sings the peach-blossom and the willow.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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I Said to my Heart

J'ai dit à mon coeur

ALFRED DE MUSSET (1810-57)

J'ai dit à mon coeur
J'ai dit à mon cœur, à mon faible cœur : N'est-ce point assez d'aimer sa maîtresse ? Et ne vois-tu pas que changer sans cesse, C'est perdre en désirs le temps du bonheur ? Il m'a répondu : Ce n'est point assez, Ce n'est point assez d'aimer sa maîtresse ; Et ne vois-tu pas que changer sans cesse Nous rend doux et chers les plaisirs passés ? J'ai dit à mon cœur, à mon faible cœur : N'est-ce point assez de tant de tristesse ? Et ne vois-tu pas que changer sans cesse, C'est à chaque pas trouver la douleur ? Il m'a répondu : Ce n'est point assez, Ce n'est point assez de tant de tristesse ; Et ne vois-tu pas que changer sans cesse Nous rend doux et chers les chagrins passés ?
I Said to my Heart
I said to my heart, my heart so weak, ‘Is it not enough to love one’s mistress, And do you not see, when change is ceaseless, We lose in yearning the bliss we seek ? It is not enough,’ said my heart so weak, It is not enough to love one’s mistress, And do you not see, when change is ceaseless, Past joys are made sweeter and mild and meek ? I said to my heart, my heart so weak, Is it not enough to have so much sadness, And do you not see, when change is ceaseless, Our sorrow is new, every day of the week? It is not enough,’ said my heart so weak, It is not enough to have so much sadness, And do you not see, when change is ceaseless, Past griefs are made sweeter and mild and meek.’
A jazz version, an urgent version, a thoughtful version...

Translation: Copyright © Timothy Adès

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Thoughts of Byron ~ Elegy

Pensée de Byron ~ Élégie

Gérard de Nerval (1808-55)

Pensée de Byron ~ Élégie
Par mon amour et ma constance, J’avais cru fléchir ta rigueur, Et le souffle de l’espérance Avait pénétré dans mon cœur ; Mais le temps, qu’en vain je prolonge, M’a découvert la vérité, L’espérance a fui comme un songe… Et mon amour seul m’est resté ! Il est resté comme un abîme, Entre ma vie et le bonheur, Comme un mal dont je suis victime, Comme un poids jeté sur mon cœur ! Pour fuir le piège où je succombe, Mes efforts seraient superflus ; Car l’homme a le pied dans la tombe, Quand l’espoir ne le soutient plus. J’aimais à réveiller la lyre, Et souvent, plein de doux transports, J’osais, ému par le délire, En tirer de tendres accords. Que de fois, en versant les larmes, J’ai chanté tes divins attraits ! Mes accents étaient pleins de charmes, Car c’est toi qui les inspirais. Ce temps n’est plus, et le délire Ne vient plus animer ma voix ; Je ne trouve point à ma lyre Les sons qu’elle avait autrefois. Dans le chagrin qui le dévore, Je vois mes beaux jours s’envoler ; Si mon œil étincelle encore, C’est qu’une larme va couler ! Brisons la coupe de la vie ; Sa liqueur n’est que du poison ; Elle plaisait à ma folie, Mais elle enivrait ma raison. Trop longtemps épris d’un vain songe, Gloire ! amour ! vous eûtes mon cœur : O Gloire ! tu n’es qu’un mensonge ; Amour ! tu n’es point le bonheur !
Thoughts of Byron ~ Elegy
I thought my love and constancy Might cause your rigour to relent. The breeze of sweet expectancy Had stirred my deepest sentiment. I let the wasteful months run on Till they revealed the truth to me: My hope’s a dream that’s lost and gone, Only my love remains to me. My love remains, a cleft profound Between my life and my content, An agony, a victim’s wound, My spirit’s gross impediment. I’m in the snare and must succumb, For all exertions are in vain: A man has one foot in the tomb, When hope is lacking to sustain. I loved to re-awake the lyre, And often full of reveries I dared, excited by desire, To bid it play soft harmonies; And often bitterly I wept Singing your qualities divine, Enchantments of a love-adept, For you inspired those tones of mine. Those days have vanished now; desire No longer stirs this voice to sing; Nor can it conjure on my lyre Notes of our past, re-echoing. I see my days of bliss in flight As gnawing sorrow takes its toll; And if my eye is sparkling bright, Know that a tear prepares to fall. Dash down life’s cup: one bane the less! Its liquor is the merest poison. Though it has pleased my wilfulness, It maddened, with its fumes, my reason. Too long in futile dreams’ duress (Glory and Love!) my heart was pent; But, Glory, you are fraudulent, And, Love, you are not happiness.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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From Ramsgate to Antwerp

De Ramsgate à Anvers

Gérard de Nerval (1808-55)

De Ramsgate à Anvers
À cette côte anglaise J’ai donc fait mes adieux Et sa blanche falaise S’efface au bord des cieux! Que la mer me sourie! Plaise aux dieux que je sois Bientôt dans ta patrie, Ô grand maître anversois! Rubens! à toi je songe, Seul peut–être et pensif Sur cette mer où plonge Notre fumeux esquif. Histoire et poésie, Tout me vient à travers Me mémoire saisie Des merveilles d’Anvers. Cette mer qui sommeille Est belle comme aux jours, Où, riante et vermeille, Tu la peuplais d’Amours. Ainsi ton seul génie, Froid aux réalités, De la mer d’Ionie Lui prêtait les clartés, Lorsque la nef dorée Amenait autrefois Cete reine adorée Qui s’unit aux Valois, Fleur de la Renaissance, Honneur de ses palais, — Qu’attendait hors la France Le coupe–tête anglais! Mais alors sa fortune Bravait tous les complots, Et la cour de Neptune La suivait sur les flots. Tes grasses Néréides Et tes Tritons pansus S’accoudaient tout humides Sur les dauphins bossus. L’Océan qui moutonne Roulait dans ses flots verts La gigantesque tonne Du Silène d’Anvers, Pour ta Flandre honorée Son nourrisson divin À sa boisson ambrée Donna l’ardeur du vin! — Des cieux tu fis descendre Vers ce peuple enivré, Comme aux fêtes de Flandre, L’Olympe en char doré, Joie, amour et délire, Hélas! trop expiés! Les rois sur la navire Et les dieux à leurs pieds! — Adieu, splendeur finie D’un siècle solennel! Mais toi seul, ô génie! Tu restes éternel.
From Ramsgate to Antwerp
To the far English coast I’ve said my goodbyes. Its white cliffs are lost at the brink of the skies. Smile, waves! and gods, grant we’re p– arked soon on the strand, at anchor at Antwerp, in Rubens’s land! This lugger is pitching, and rolling, and stinking. I’m skulking, and retching: yet of you, sir, I’m thinking! By the past I’m inspired, by verse, and your canvas; my memory’s fired by the marvels of Anvers. They laughed and they shone, those somnolent waves, that in days dead and gone you peopled with Loves. A genius alone, you disdained what was true, put the seas of Ionia, so bright and so blue. In a gilded careen she came alongside, the darling Scots queen, for the Dauphin, a bride. A flower of learning, a court of renown: then England, returning an axe for a crown. At first her good fortune survived every snare: by courtiers of Neptune the glass was set fair. Your Tritons paunch–tumid, your sea-nymphs well–stacked, were lounging all humid on dolphins round–backed. The sea–god’s retainers let the green frothing sea roll to the Scheldt, for Silenus, a very big barrel. He honoured your Anvers with liquors divine, to her brewmaster’s ambers gave courage of wine! To the Flemish Kermesse you brought down Olympus in a golden calèche on a heavenly nimbus. Joy, love, and the revel, more bitter than sweet: twin crowns on the vessel, the gods at their feet! Farewell to past splendours And pageant of years. Great master of Flanders, Your genius endures!
[caption id="attachment_2743" align="alignleft" width="306"]Maria de' Medici arriving at Marseille Nerval imagines a Rubens picture like this actual one of Maria de' Medici arriving at Marseille in 1600 (in Rubens's lifetime) to be Queen of France.[/caption]

Translation: Copyright © Timothy Adès

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ONDINE

ONDINE

Aloysius Bertrand (1807-41)

ONDINE
–  » Écoute ! – Écoute ! – C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.  » Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.  » Écoute ! – Écoute ! – Mon père bat l’eau coassante d’une branche d’aulne verte, et mes soeurs caressent de leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne ! «  Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs. Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes vitraux bleus.
ONDINE
“Listen! listen! I am here! Ondine, brushing with raindrops the echoing diamonds of your window-panes, by the dim light of the moon; and here in shot silk is the lady of the house, on her balcony, contemplating the beauty of starlit night and sleeping lake. “Every wave is a water-sprite swimming in the current; every current is a path winding toward my palace; and my palace is liquid, built under the lake, in the triangle of fire, earth, and air. “Listen! listen! My father strikes the clacking water with a green alder bough; my sisters with their arms of foam caress the fresh clumps of reeds, water-lilies, and sword-lilies; or mock the poor old willow that goes fishing with its fronds!” She had murmured her song; she begged me to receive her ring on my finger, to wed an Ondine, and to go with her to her palace to be king of the lakes. And when I replied that I loved a mortal woman, she was slighted, and sullen: she shed tears, burst out laughing, and vanished in droplets that streamed white along my blue window-panes.
Said in the Purcell Room, London, on 3 December 2018.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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