Saint-Etienne-les-Orgues

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Saint-Etienne-les-Orgues

Francis Combes (1953)

Il y a dans un village paisible du midi,  Quelque part en Provence, une rue-de-l’Enfer Où derrière un mur orné de roses trémières Se cache en un jardin un coin de paradis. Il y a là des livres, un chat et des amis Dans la douceur du soir qui dînent devisant En compagnie d’une treille, de fleurs et de fruits Et, obscurs mais brillants, trois quatre vers luisants… Ainsi l’enfer ici jouxte le paradis ; (Comme toujours… car seules, après tout, les religions  Les ont inventés séparés, dit Aragon.) « Mais ici sur la Terre ils sont mêlés, pardi… » Le journal annonce une « Invasion de méduses » … Au bar, les habitués prennent un premier café. Un homme joue au Loto… Peut-on dire qu’il s’amuse ? Dans les platanes se mélangent l’ombre et la clarté. Je t’ai offert un petit cœur rouge en papier Ramassé par terre, pas très loin de la brocante… (Ma douce, ni pour nous ni pour les autres, jamais Nous ne mêlons « paradis » et « matins qui chantent »).
Saint-Etienne-les-Orgues
Down in the south of France, a quiet place, a village in Provence: a lane called Hell. Behind a hollyhock-encrusted wall, a garden hides a hint of Paradise. Books and a cat and friends who sit and dine, as conversation whiles away the hours of the sweet evening: trellis, fruit and flowers. Darkly intense, three or four glow-worms shine… Here Paradise and Hell are side by side (as ever: was it Aragon who said Only religions keep them from each other?) But goodness! On this earth they go together… A plague of jellyfish is headline news. For the bar’s regulars, fresh coffee’s made. Doing the Lottery: would that amuse? The plane-trees make a mix of light and shade. For you! that sweet red paper heart I found close to the junk-shop, lying on the ground. Love, let’s not, for ourselves or otherwise, confuse nostalgia with paradise.
© Le Temps des Cerises. Published in Agenda 2019

Translation: Copyright © Timothy Adès

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