The Countryside

Le Paysage

Robert Desnos (1900-45)

Le Paysage
J’avais rêvé d’aimer. J’aime encor mais l’amour Ce n’est plus ce bouquet de lilas et de roses Chargeant de leurs parfums la forêt où repose Une flamme à l’issue de sentiers sans détour. J’avais rêvé d’aimer. J’aime encor mais l’amour Ce n’est plus cet orage où l’éclair superpose Ses bûchers aux châteaux, déroute, décompose, Illumine en fuyant l’adieu du carrefour. C’est le silex en feu sous mon pas dans la nuit, Le mot qu’aucun lexique au monde n’a traduit L’écume sur la mer, dans le ciel ce nuage. A vieillir tout devient rigide et lumineux, Des boulevards sans noms et des cordes sans nœuds. Je me sens me roidir avec le paysage.
The Countryside
I dreamed of loving. Still I love, but now Love is no more that rose and lilac spray Whose perfume filled the woods where each pathway Led on directly to the blazing glow I dreamed of loving. Still I love, but now Love’s not that storm whose lightning kindled high Towers, unhorsed, unhinged, and fleetingly Would set the parting of the ways aglow. Love is the flint my footstep sparks at night, The word no lexicon can render right, Foam of the sea, the cloud across the sky. Old age makes all things fixed and luminous: Knots are unravelled, streets anonymous; Set in our ways, the countryside and I.
My first Desnos poem: found in an anthology, 20 years ago. From Contrée [Against the Grain]. 2nd in BCLA/BCLT Prize, 2002. Published in 'Comparative Criticism' vol. 25, 2004 and in 'Robert Desnos, Surrealist, Lover, Resistant': Arc, 2017. Enfield Poem of the Month, February 2018, on a poster.

Translation: Copyright © Timothy Adès

More poems by Robert Desnos...

The Message

Le message

Jacques Prévert (1900-77)

Le message
La porte que quelqu'un a ouverte La porte que quelqu'un a refermée La chaise où quelqu'un s'est assis Le chat que quelqu'un a caressé Le fruit que quelqu'un a mordu La lettre que quelqu'un a lue La chaise que quelqu'un a renversée La porte que quelqu'un a ouverte La route où quelqu'un court encore Le bois que quelqu'un traverse La rivière où quelqu'un se jette L'hôpital où quelqu'un est mort.
The Message
The door someone opened The door someone shut it The chair someone sat in The cat someone petted The fruit someone bit it The note someone read it The chair someone shoved it The door someone opened The road someone’s on it The wood someone’s in it The weir someone's dashed in The ward someone's died in.

Translation: Copyright © Timothy Adès

More poems by Jacques Prévert...

Fiesta

Categories
French

Fiesta

Jacques Prévert (1900-77)

Et les verres étaient vides Et la bouteille brisée Et le lit était grand ouvert Et la porte fermée Et toutes les étoiles de verre Du bonheur et de la beauté Resplendissaient dans la poussière De la chambre mal balayée Et j’étais ivre mort Et j’étais feu de joie Et toi ivre vivante Toute nue dans mes bras.
Fiesta
The glasses were empty The bottle was shattered The bed was wide open The door was tight shuttered Each shard was a star Of bliss and of beauty That flashed on the floor All dusty and dirty And I was dead drunk Lit up wildly ablaze You were drunk and alive In a naked embrace!

Translation: Copyright © Timothy Adès

More poems by Jacques Prévert...