Frost

Le givre

Maurice Carême (1899-1978)

Le givre
Mon Dieu ! Comme ils sont beaux Les tremblants animaux Que le givre a fait naître La nuit sur ma fenêtre Ils broutent des fougères Dans un bois plein d’étoiles, Et l’on voit la lumière A travers leurs corps pâles. Il y a un chevreuil Qui me connaît déjà ; Il soulève pour moi Son front d’entre les feuilles. Et quand il me regarde, Ses grands yeux sont si doux Que je sens mon cœur battre Et trembler mes genoux. Laissez moi, ô décembre ! Ce chevreuil merveilleux. Je resterai sans feu Dans ma petite chambre.
Frost
Dear God, the splendours That frost engenders On my pane, the features Of trembling creatures! They’re feeding on ferns In forests of stars; Through their pale forms The daylight appears. A young roe deer knows me He knows me, now, He raises his brow In the leaves, and shows me. He sees me, he sees With his great soft eyes! My heart’s hackles rise, I shake at the knees. Leave me, December, This wonderful deer! I’ll light no fire In my little chamber.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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