Sonnets of Virtuous Love – 2
Sonnets de l'honnête amour – 2
Sonnets de l'honnête amour – 2
J'ai entassé moi-même tout le bois
Pour allumer cette flamme immortelle,
Par qui mon âme avecques plus haute aile
Se guinde au ciel, d'un égal contrepoids.
Jà mon esprit, jà mon coeur, jà ma voix,
Jà mon amour conçoit forme nouvelle
D'une beauté plus parfaitement belle
Que le fin or épuré par sept fois.
Rien de mortel ma langue plus ne sonne:
Jà peu à peu moi-même j'abandonne
Par cette ardeur, qui me fait sembler tel
Que se montrait l'indompté fils d'Alcmène,
Qui, dédaignant notre figure humaine,
Brûla son corps, pour se rendre immortel.
Sonnets of Virtuous Love – 2
Myself I’ve heaped the wood up high
To kindle this immortal flame.
My soul on soaring wing shall fly
To heaven, for the weight’s the same.
My heart, my voice, my love, my mind,
All these more comeliness acquire
Than gold in seven shifts refined:
I slowly yield me to the fire,
And cease from mortal colloquy.
Like the unconquered god am I,
Alcmena’s Hercules, who spurned
Our human shape, whose body burned,
Who gained his immortality.
Translation: Copyright © Timothy Adès
You’ve Come to Rome
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Et rien de Rome en Rome n'aperçois,
Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois,
Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme.
Vois quel orgueil, quelle ruine : et comme
Celle qui mit le monde sous ses lois,
Pour dompter tout, se dompta quelquefois,
Et devint proie au temps, qui tout consomme.
Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit,
Reste de Rome. O mondaine inconstance !
Ce qui est ferme, est par le temps détruit,
Et ce qui fuit, au temps fait résistance.
You’ve Come to Rome
So now you’ve come
To roam in Rome
You see no Rome
In Rome at all
This broken dome
That wilted wall:
They call it Rome.
No more, that’s all.
The pride the fall
Rome had it all
Subdued the world
She ruled by law,
Till downward hurled
In selfish fall
Tamed by time’s maw
That conquers all.
Rome is Rome’s sole
Memorial
Her self-defeat
Is terminal.
Tiber who drains
And runs to sea
Alone remains.
Inconstancy!
What flourishes
Is fallible
What vanishes
Is durable.
Translation: Copyright © Timothy Adès