no-one’s going anywhere

personne ne va nulle part

Gisèle Prassinos (1920-2015)

personne ne va nulle part
Il y a quelqu’un de perdu Le monde est si serré les arbres et les maisons grandissent pour respirer dans le bleu c’est l’alerte les rues se meurent      assourdies      étranglées On pousse      on croit se diriger dans les chairs      les bruits      les rencontres mais personne ne va nulle part. Le centre broyé s’obstine encore à vivre. Celui qui est perdu et qui le sait laisse pendre ses bras il va dormir ses yeux fermés chevauchent un oiseau qui n’est plus dans le ciel.
no-one’s going anywhere
Someone is lost. The world is so crowded trees and houses grow taller to breathe high alert in the blue streets dying      stifled      throttled. Pushing ahead      on track we suppose through all the flesh      noises      impacts no-one’s going anywhere the mangled core stubbornly alive. Someone is lost and knows it arms hanging slack off to sleep eyes closed riding a bird no longer aloft.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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