Un Deuil / Mourning (1916)

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Un Deuil / Mourning (1916)

Émile Verhaeren (1855-1916)

Elle eut trois fils; tous trois sont tombés à Boncelle. Le soir se fait. J’entends parler sa tendre voix. Un trop rouge soleil joue encor dans les bois, Mais la douceur de l’ombre est flottante autour d’elle. Bien que toute heure, hélas! lui soit une heure triste; Elle ne prétend pas renoncer au malheur Dont est lasse sa chair, mais dont est fier son cœur Et dont la clarté belle, en ses larmes, persiste. Et je la vois là–bas qui de sa lente main Cueille, pour ses trois morts, trois fleurs dans le chemin Et mon âme s’emplit de joie involontaire À voir marcher ce deuil bienfaisant sur la terre. From Les Ailes Rouges de la Guerre
Un Deuil / Mourning (1916)
She had three sons. Boncelle undid them all. I hear her soft voice speak, as shadows fall. Long the red sunset in the woods has played, Yet round her floats the mildness of the shade. Though all her hours are hours of wretchedness, She guards, for all her flesh’s weariness, A heart that treasures up this tragedy, And tears that shine with its nobility. I see her slowly plucking in the lane Three flowers for her three dear fallen men: My soul rejoices, as it surely would, To see this grief go forth, a force for good.

Translation: Copyright © Timothy Adès

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