Nothing Prevents Other Birds

Rien N’empêche D’autres Oiseaux

Ariane Dreyfus (1958)

Rien N’empêche D’autres Oiseaux
Elle s’arrête quand l’eau lui arrive à la taille Regarde, avance à nouveau, et la mer infinie La suit, traîne qu’elle sent à peine, la robe elle l’imagine S’effacent ses omoplates de petite fille À chaque fois qu’elle lève les coudes et se hausse Car il fait froid Mais l’eau est calme, pas embêtante Frileux les autres sont restés derrière C’est donc un instant de princesse Elle baisse les yeux, mais pas la tête À cause de sa couronne qui pourrait tomber Regarde comment ses pieds glissent Sur le sable Parce qu’il est très loin les jambes ont grandi Elles se tordent à plein de reflets Le soleil y va, en profondeur Et plus en profondeur la pointe des pieds Pour aller jusqu’au sol intouché L’eau presqu’à la poitrine, elle étire ses bras Ainsi flottent les mains Puis s’allonger, sinon comment voir que le ciel Donne un si grand vertige, et les nuages en forme de personne?
Nothing Prevents Other Birds
She stops when the water gets up to her waist She looks and goes forward: the infinite sea Follows after, a hint of a train of a dress. Her little-girl shoulder-blades vanish effaced Whenever she raises her elbows and torso But it’s nice, water’s calm (and it couldn’t be more so). All the rest stayed behind, they don’t fancy the cold So, princess! It’s her moment. She lowers her eyes Not her head though: her crown might fall off. She descries How her feet glide along on the sand far below Her legs have got longer they twist and refract, The sun plunges down, even deeper her toes To touch virginal ground. Water’s up to her chest: She puts out her arms, floats her hands, as you do. She reclines at full stretch, or how else to attest The vertiginous sky, clouds the shape of just who?
Posted on Modern Poetry in Translation website, 2017

Translation: Copyright © Timothy Adès

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